CHANSONS POUR LA PAIX

Il a détruit les frontières de la musique en espagnol, et a réussit à mêler musique et politique lors de son massif et polémique concert à Cuba.

L'après-midi du 20 septembre 2009 ne fut pas seulement une après-midi spéciale pour Juan Esteban Aristizabal Vázquez (Medellín, Colombie, 1972). Ce le fut aussi pour Cuba, et pour le monde de la musique en général. Cette après-midi là, sur la place de la Révolution de La Havane, devant des centaines de milliers de Cubains, Juanes a proclamé «　il es temps de changer la haine par l'amour　». Il y avait derrière des mois de tensions politiques, de menaces et jusqu'à la destruction publique d'albums de la part du noyau le plus intransigeant de l'exiliation cubaine à Miami (où réside l'artiste).

La raison: ils considèrent que n'importe quelle présence dans l'île suppose un appui du régime. Mais Juanes dit qu'il s'intéresse plus aux personnes qu'aux gouvernements. Et c'est pour elles qu'il avait organisé ce second concert de «　paz sin fronteras　», qui, en 2008, l'avait amené à jouer à la frontière entre la Colombie, l'Equateur et le Vénézuela, en plein conflit diplomatique. Le projet, créé par Juanes et d'autres musiciens comme Miguel Bosé, demande que les législations internationales reconnaissent le droit fondamental des individus à vivre en paix. Et pour y parvenir ils utilisent leur unique arme: la musique. Une arme puissante dans le cas de Juanes, probablement le chanteur hispanophone qui vend le plus d'albums. Quelqu'un qui, grâce à des succès planétaires comme «　la camisa negra　» a abattu toutes les frontières concevables pour la musique chantée en espagnol.

Article de Pablo Guimon, journaliste pour « el pais » (journal espagnol).
Traduit de l'espagnol par Laurie Marit.
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